Sous couvert de lutte pour le pouvoir d’achat et la défense de l’environnement, le gouvernement s’apprête à sacrifier le fioul, 300.000 foyers en Bretagne, sur l’autel du nucléaire.
Février 2019
Il y a quelques jours, le ministre de la transition écologique et solidaire se félicitait de la pose d’ « une Pompe à Chaleur (PAC) à un euro » en remplacement d’une chaudière fioul chez un consommateur. « C’est bon pour la planète et pour le porte-monnaie » tweetait-il. L’empressement du ministre de la transition écologique est inquiétant : pourquoi convertir à marche forcée ces 4 millions de ménages à l’électricité ? Doit-on y voir la justification du prolongement à venir des centrales nucléaires, du report de l’abaissement de la part du nucléaire dans la production d’électricité… et de la construction d’un ou plusieurs EPR ?
Que se passera-t-il en effet en plein hiver, avec plusieurs centaines de milliers, voire un million de chauffages électriques en plus ? Alors que, sans remonter bien loin dans l’agenda, le 10 janvier dernier, vers 21h00, le réseau électrique était déjà au bord de la rupture…
Le fioul est l’énergie du rural, il faudrait mieux conseiller l’isolation de l’habitat et la décréter grande cause nationale, c’est bien la 1ère source d’économies d’énergie qu’il faut atteindre, et la première source d’économie dans les portefeuilles. Il est indispensable d’isoler avant tout autre action.
Une annonce à venir sur un dispositif gouvernemental pour remplacer les chaudières au fioul intervient quelques jours après le lancement du Grand Débat. Le Président de la République, dans sa lettre aux Français, posait à tous ses concitoyens la question suivante : « Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière » ?
La profession des distributeurs d’énergies hors réseaux, représentée par la FF3C, c’est 1.200 entreprises implantées au cœur des territoires et 12.000 emplois. Des chefs d’entreprises et des salariés, tout-à-fait conscients des enjeux liés au réchauffement climatique et déjà impliqués, depuis de nombreuses années, dans la transition énergétique. Ces professionnels apportant un service à 10 millions de personnes, principalement dans des territoires ruraux, s’indignent d’être stigmatisés dans une communication gouvernementale et de ne pas avoir été écoutés.
Depuis plusieurs mois, la profession est engagée dans un processus de transformation et a déjà proposé une alternative au fioul domestique d’origine fossile : le bioliquide de chauffage, intégrant de l’EMAG de colza, un produit qui a vocation à se substituer complétement au fioul domestique, si possible dès 2024.
Une bonne isolation couplée à une chaudière très haute performance énergétique (THPE) biocompatible : ça, c’est une solution bonne pour la planète et pour l’environnement. Le dossier a d’ailleurs été remis au ministre il y a plusieurs mois, on en parle pas beaucoup, mais il est vrai qu’EDF ne produit pas de colza…