Plus rare, plus polluée, l’eau des rivières et des nappes phréatiques est dans un « état calamiteux », affirme aujourd’hui l’UFC-Que Choisir, qui incrimine des « décennies d’agriculture productiviste » et « l’inaction des pouvoirs publics ».
Revue de presse- octobre 2017
Dans un rapport sur la « préservation de la ressource aquatique » publié à l’occasion des Etats généraux de l’alimentation, l’association réclame « une réforme urgente » de la politique de l’eau afin de mettre en place des mesures de prévention des pollutions agricoles et d’appliquer strictement le principe « préleveur-pollueur-payeur ».
Dans la moitié du territoire français, les pesticides sont présents dans les cours d’eau à des doses supérieures à la norme autorisée dans l’eau potable ». Cette norme est aussi dépassée dans « le tiers des nappes phréatiques », précise l’UFC-Que Choisir. Pire, dans ces dernières, « les contaminations en nitrates ont progressé, ne laissant plus que la moitié des nappes indemnes ».
L’agriculture intensive, cause de cette pollution
L’association impute ces « désastres environnementaux » à l’agriculture intensive qui, dénonce-t-elle, « est loin d’avoir corrigé ses pratiques » puisque « les quantités d’engrais utilisées n’ont pas baissé en vingt ans » et que « l’utilisation des pesticides a même augmenté de 18% en 5 ans ». Quant à l’irrigation, « elle est plus particulièrement concentrée dans les zones les plus touchées par les restrictions d’utilisation d’eau, aggravant ainsi la pénurie », déplore l’UFC-Que Choisir.
L’association regrette que la réparation des dommages environnementaux soit toujours très majoritairement financée par les consommateurs. Via leur facture d’eau, ils « payent 88 % de la redevance +pollutions+ et 70 % de la redevance +prélèvement+, soit 1,9 milliard d’euros par an », précise-t-elle. L’agriculture, « pourtant responsable à elle seule de 70 % des pollutions en pesticides, de 75 % des pollutions en nitrates et de la moitié des consommations nettes en eau » ne paie que « 7 % de la redevance +pollutions+ et 4 % de la redevance +prélèvement+, en violation flagrante du principe +préleveur-pollueur-payeur+ », ajoute l’association.