En 2017, la consommation mondiale de carburant s’élevait à 97,4 millions de barils par jour, un enjeu considérable. Face à l’épuisement des ressources en pétrole et à l’urgence climatique, de nouveaux carburants renouvelables devraient faire leur apparition en stations-service tel que le XTL, un agrocarburant. Problème : ces carburants, censés être plus écologiques, émettraient en réalité jusqu’à 80% de gaz à effet de serre de plus que le diesel qu’il est censé remplacer. Alors quelles solutions ?
Depuis plusieurs années déjà, de nombreux chercheurs se sont penchés sur la recherche de solutions alternatives aux énergies fossiles. L’une de ces pistes ? L’algocarburant.
Considéré comme le « carburant 3ème génération », ce carburant à base d’algues est censé produire 60% de moins de gaz à effet de serre que nos carburants actuels. Récemment, le Département de l’Énergie aux États-Unis a investi 80 millions de dollars dans 36 projets de recherche sur le développement des bioénergies. L’un d’entre eux ? L’Université du Michigan qui a reçu 2 millions de dollars pour un projet d’une durée de trois ans, pour la recherche sur le meilleur moyen de cultiver les algues, les transformer en carburant et exploiter leur potentiel au maximum lors du processus de combustion.
Mais pourquoi ces algues ont-elles autant de potentiel ?
Outre l’argument écologique, le rendement de l’algocarburant est jusqu’à dix fois supérieur aux agrocarburants. Par ailleurs, leur croissance est rapide et nécessite moins d’espace : « Les résultats obtenus en laboratoire laissent espérer une productivité élevée : entre 20 et 80 tonnes d’huile par hectare, contre deux à peine pour le colza ou le tournesol » d’après l’IFP Nouvelles Énergies.
De plus, toujours selon l’IFP, il est également possible de créer des bassins pour la culture de la micro-algue sur des terrains non fertiles, évitant ainsi la concurrence avec la culture alimentaire.
Cependant, l’algocarburant présente plusieurs contraintes :
- Les algues ont besoin de soleil, rendant leur culture difficile dans certaines zones par rapport à d’autres.
- Les bassins de cultures doivent être situés sur un terrain plat.
- Leur culture requiert beaucoup d’énergie :
- L’eau ne doit pas être stagnante et doit être mise en mouvement de façon permanente.
- La consommation d’eau est également importante : il est actuellement nécessaire d’enlever l’eau à chaque nouvelle récolte.
- Les besoins en CO2 de l’algue sont importants. Celui présent dans la nature n’étant pas suffisant, les bassins de culture devraient être idéalement situés à proximité de grandes villes, tout en répondant aux critères précédents.
- Le coût de fabrication encore élevé : 300 dollars le baril selon l’IFP.
Mais ce coût de fabrication élevé va-t-il durer ? L’objectif d’un tel financement du Département de l’Énergie aux États-Unis est clairement affiché : réduire d’ici 2022 le prix du baril.
Manon